C’est vraiment énervant que des africains se prêtent à ce jeu de leurs oppresseurs en parlant « d’oublier le passé » et de ne plus revenir sur notre histoire.
Chaque année, de par le monde, les occidentaux célèbrent les violences faites contre leurs peuples. Que ce soient les américains au Vietnam, les français durant la 1ere et la 2eme guerre mondiale, ou les juifs avec le holocauste ; eux ont le droit de se rappeler constamment leur passé et de l’enseigner à leurs enfants.
Mais quand il est question des africains : On doit oublier au nom de la paix. Comme si enseigner l’histoire de l’Holocauste a déclenché une nouvelle guerre entre l’Allemagne et Israël.
Durant mon cursus universitaire aux Etats-Unis, quatre fois de suite dans quatre différentes matières en philosophie, en relations internationales en géopolitique et en sociologie, j’ai été envoyé par mes professeurs, au musée de l’holocauste à Washington D.C pour sympathiser avec les 6 millions de juifs décimés par les NAZI. Mais même pas une fois je n’ai été envoyé au musée de l’Esclavage pour sympathiser avec les 100 millions de mes ancêtres décimés par les européens et leurs descendants. Le faire est un choix touristique tandis que l’holocauste est un devoir civique. Chaque étudiant doit apprendre sur la souffrance inouïe du peuple juif et aucun étudiant ne mérite d’apprendre sur celle des esclaves car « l’émotion étant nègre », celui-ci risque de déclencher la guerre si on lui enseigne sa vraie histoire.
Je comprends encore que les occidentaux ne veuillent pas que nous les Africains nous apprenions notre histoire. Je ne connais même pas le millième de l’histoire de l’esclavage et du colonialisme qu’il me faut faire un effort surhumain pour ne pas dédaigner l’occident tout entier. Cependant, cette colère ne provient pas de la découverte de ma vraie histoire. Oh que Non ! Elle provient plutôt de la découverte des mensonges qu’on m’a fait avaler sur mon passé ; mon histoire. C’est la déception de s’être fait mentir et trahir qui engendre la colère et la haine.
Nous les africains nous n’allons pas haïr les blancs ou les européens aujourd’hui tout simplement parce que durant 500 ans, jusqu’à très récemment, certains de leurs ancêtres et grand- parents ont brimé, torturé et tué des centaines de millions de nos ancêtres et de nos grands-parents. Mais nous ne pouvons pas ne pas les haïr aujourd’hui quand ils refusent de nous laisser apprendre et enseigner cette histoire car cela témoigne de leur attachement aux ignominies de ces ancêtres qu’ils prétendent ne rien avoir avec. Si vraiment ceux-ci regrettent le passé, pourquoi vouloir à tout prix nous le cacher en nous imposant des programmes scolaires truffés de conneries et de mensonges, en se pointant chez nous pour nous expliquer comment nous ne sommes pas "entrés dans l’histoire" ou encore en faisant dans les medias des déclarations insultantes et révisionnistes ?
Enfin, ce qui me sort des gongs, ce sont ces africains qui se plaisent à lutter contre l’enseignement de leur propre histoire. Qui approuvent l’ignorance et l’aliénation de leur peuple sous ce faux prétexte de la paix. Comment osent-ils me condamner de rappeler et de corriger mon histoire aux descendants des oppresseurs, des colons et des esclavagistes quand ceux-ci la nient, la piétinent et la moquent ? Comment osent-ils prétendre appartenir à la race noire et dédaigner autant leurs ancêtres au point de refuser que l’on narre les crimes dont ils ont été victimes ? Et comment peuvent-ils dans leur impéritie nauséeuse prétendre prôner la paix dans le mensonge, la duperie, le révisionnisme et le négationnisme ?
Il ne peut y avoir de futur sans passé. Et cela, les peuples intelligents l’ont compris. Ils enseignent à leurs enfants les succès et échecs de leurs ancêtres car c’est sur « l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle ».
On ne peut pas non plus demander à une personne de pardonner un mensonge. La réconciliation et la paix passent d’abord par la vérité ; et la vérité, cette vérité je la dirai n’en déplaise aux amoureux de la menterie.
Que les défenseurs du mensonge et du négationnisme comprennent que leur espèce humaine appartient à celle des enfoirés.
Emmerdement leurs,
Bon Dimanche
Farida Nabourema