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À quand l’indépendance économique de l’Union Africaine.

Depuis sa création en 1960, l’efficacité de l’Union Africaine que les pères fondateurs voyait comme une organisation unificatrice du continent est remise en cause. L’inefficience et l’incapacité de l’union africaine puise sa source dans son faible financement par les états membres. En effet, les états membres contribuent à moins de 10% au budget de l’UA qui est obligée de tendre la main aux partenaires internationaux qui ne sont autres que ces mêmes puissances mondiales dont les intérêts économique et géostratégiques entrent en conflits avec ceux des nations africaines. Justifiant leurs faibles contributions par les différentes crises économiques et socio-politiques qui les émaillent, les nations africaines pour la plupart n’ont semble-t-il pas intérêt à voir une Union Africaine forte et indépendante capable de régler les crises que traversent le continent.

Il faille rappeler que nombreux de nos états sont eux-mêmes dirigés par des gouvernements illégitimes qui se maintiennent au pouvoir par la fraude et la terreur et pour qui toute institution capable de leur tirer les oreilles est un frein à leur liberté d’opprimer leurs peuples. Par ailleurs, nous avons nombreux d’autres de nos états qui sont sous occupation étrangère voilée, dont les dirigeants sont téléguidés par des puissances étrangères qui les poussent à plus s’investir dans d’autres organisations régionales et internationales à travers des accords de défense et de partenariat économique qui de prime abord semblent plus alléchants mais qui à long terme fragilisent nos états et empêchent la cohésion continentale.

L’autosuffisance économique du continent fut l’un des objectifs principaux de Mme Dlamini-Zuma dont le mandat vient de prendre fin. Il est donc clair que quiconque remplacera Dlamini-Zuma devra trouver les moyens de faire payer par les nations africaines, leurs dues à l’UA. Au 27eme sommet de l’Union Africaine au Rwanda en Juillet dernier, Donald Karebuka, ancien directeur de la Banque Africaine de Développent et ancien ministre des finances du Rwanda à qui fut confié la mission de trouver une stratégie de levée de fond pour l’UA a présenté son plan qui semble être viable. Karebuka suggère qu’une taxe de 0.2% soit imposée sur toutes les importations vers l’Afrique et que celles-ci soient versées à l’UA par les services des impôts des pays membres. Son plan qui a déjà fait ses preuves au niveau de la CEDEAO qui procède de façon similaire avec ses états membres n’aura pas d’impact considérable sur la politique budgétaire des états membres. Avec ces prélèvements, 75% des activités de l’Union Africaine pourraient être financées par elle-même contrairement à 8% aujourd’hui ; ce qui représente une avancée considérable vers l’autonomie financière de l’UA.  

Bien que les chefs d’états africains acclament cette idée que presque tous trouvent commode, l’on sait qu’il y aura des brebis galeuses qui refuseront de verser leurs dues. À ce jour, nombreux des états membres ne sont pas à jour dans leurs cotisations et malgré que le statut de l’UA prévoie des sanctions contre ceux-ci, l’Union Africaine ne sévit toujours pas contre les mauvais payants, évoquant à chaque fois des raisons diplomatiques. Il va donc falloir que le futur président de l’UA puisse définir une stratégie visant à contraindre les états membres à verser leurs cotisations et minimisera les détournements qui sont la tasse de thé de bons nombres de gouvernements africains en l’occurrence ceux qui sont allergiques à la démocratie et à la transparence.

 


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